Pascal Houmard - auteur

Nys Vanessa, chroniqueuse suisse romande

Voici la première chronqiue sur "La Surnommeuse", autant dire qu'elle m'a touché. De plus, je partage complètment le ton et l'acuité des commentaires, venant d'une autre latiniste !

Le blog littéraire de Nys Vanessa est encore tout neuf mais il mérite déjà le détour. Cliquez vite sur https://nysvanessa.com/

Comme d'habitude, quelques lignes sur la chroniqueuse, chipées à son blog même, puis son retour de lecture...

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Littérature romande : La Surnommeuse de Pascal Houmard

 / NYSVANESSA

 

Unknown.jpegDu texte latin au roman policier, les mêmes mécanismes mentaux sont en cause a écrit George Arnaud dans la préface au fameux Meurtre de Roger Ackroyd d’Agatha Christie. Peut-être est-ce ce goût de l’imbrication logique qui a amené mon collègue d’un autre collège à écrire des romans policiers. Avec succès, puisque La Surnommeuse a paru en 2017 aux éditions Mon Village et qu’il sera suivi d’un deuxième volume de la série les Enquêtes de Crystal dans le courant de l’année.

Pour se lancer dans une série policière dont on se souvienne, il faut sans doute créer un enquêteur-star qui la portera de sa personnalité et de sa sagacité particulières. La création du personnage d’Antigona Krestaj est une réussite. Commissaire d’origine kosovare, ayant grandi en Suisse avec des influences culturelles et linguistiques diverses, elle est une héroïne qui parvient à s’imposer dans le monde très masculin de la police criminelle tout en gardant ses interrogations de femme. Le monde intérieur d’Antigona est aussi prépondérant que son enquête.

Le cas, en quelques mots : un cadavre est retrouvé dans un quartier populaire de Lausanne. Il s’avère que la victime avait un lien avec l’enfance d’Antigona et qu’il fonctionnait comme prête-plume de l’auteur de bestsellers David Morlans vers lequel Antigona se sent irrésistiblement attirée. Mais ne serait-ce pas lui le coupable ?

Pascal Houmard situe l’histoire à Lausanne, dont il sillonne les bas-fonds ignorés et les hauteurs où résidait Simenon, doublement présent dans le roman par son influence sur les personnages et sur l’atmosphère.

Le lecteur se fait entrainer dans la ville vallonnée et devient un insider des arcanes, méticuleusement décrits, de la police. Chaque chapitre, introduit de façon mystérieuse par un court poème, est centré sur l’un des personnages de l’intrigue dont les fils narratifs vont finir par se rejoindre sous haute-tension.

La Surnommeuse, qui doit son titre au goût pour la créativité linguistique du personnage principal, est un roman qui ravira les amateurs du genre tout en élargissant le champ des références et des possibles.

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