Pascal Houmard - auteur

interview de Stéfanie Rossier pour Assumag

16 /Mai 2018

Pascal Houmard

Écrit par Stef

 

Bonjour Pascal comment allez-vous ?

En pleine forme et ravi de prendre part à cet entretien.

 

Avant toute chose je tenais à vous dire merci pour ce livre passionnant que vous avez écrit. Je l’ai lu en une après-midi. Franchement c’est une petite merveille que vous nous avez pondu. D’où vous est venu l’inspiration pour ce livre ?

D’un désir. Celui de dévoiler un pan méconnu de ma ville de Lausanne, en me focalisant sur sa police municipale, notamment sa brigade criminelle. Cela a d’ailleurs étonné pas mal de gens, qui ignoraient jusqu’à l’existence d’une Crim’ lausannoise ! Cette envie de mise en lumière en a d’ailleurs généré une autre, celle de lever le voile sur le tabou des écrivains fantômes, l’un des thèmes de ce roman policier.

 

Fiction ou réalité ?

"La Surnommeuse" est une œuvre de fiction, mais qui repose sur le cadre d’action – que je me suis efforcé de rendre réaliste – des inspecteurs de la Police Judiciaire lausannoise, ainsi que sur des événements qui ont défrayé la chronique : par exemple, l’incendie de Montelly a bel et bien eu lieu au jour indiqué dans le roman.

 

Je crois que ce n’est pas votre premier livre, lequel est le plus abouti à vos yeux ? Le prochain non ? 

Le prochain, bien sûr !  Blague à part, il est vrai que "L’affaire Saint-Roch", la suite de "La Surnommeuse" qui sort cette année, a exigé beaucoup de travail pour faire coïncider avec la trame romanesque différents faits récents réellement survenus, que ce soit à Lausanne, à Montpellier, ou encore en Algérie.

 

Je vous propose d’écrire un livre à 10 mains. Avec qui le feriez-vous ?

Je trouverais génial de pouvoir rédiger un recueil de nouvelles entre écrivains romands, en s’échangeant les mots et les idées. Une belle manière à mon goût de témoigner de notre solidarité, de notre égalité par-delà nos différences. Mais le projet serait sans doute difficile à concrétiser au fil de quotidiens si variés et occupés que les nôtres !

 

Terre connue, terrain connu, ou terre inconnue ?

Terre inconnue ! Notamment en ce qui touche aux univers et genres littéraires car c’est une magnifique aventure d’écrire pour la première fois un roman policier, un conte fantastique ou un récit de science-fiction.

 

Beauté ou avoir ?

Avoir la beauté, qui l’emporte sur la beauté d’avoir...

 

Rêve ou réalité ?

Antigona Krestaj, notre Surnommeuse, venant de me susurrer le mot-valise « rêvalité », je ne peux que constater l’étrange rivalité, faite d’antagonisme et de complémentarité, qui se joue entre rêve et réalité.

 

Le plus beau livre que vous ayez lu dans votre vie.

Me restreindre à quatre œuvres est déjà un supplice : "l’Iliade" et "l’Odyssée", "Salammbô", de Flaubert et "L’Enchanteur", de Barjavel.

 

Et là je vous propose de faire une biographie. Ce serait la vôtre ou celle de quelqu’un d’autre ?

Je me pencherais volontiers sur un personnage historique vierge de toute bio ; ça me plairait aussi de retracer la vie de quelqu’un de fictif, comme on le ferait d’un personnage ayant réellement existé.

 

En tant qu’écrivain comment vous voyez le monde d’aujourd’hui ? On sait qu’il n’est pas tout rose mais comment vous vous le percevez ?

Quand j’écris, chaque livre, chaque chapitre, chaque phrase peut-être transpire ma perception du monde, et cela de toute façon, que je le veuille ou non : dans "La Surnommeuse", par exemple, mes personnages, rien que par leurs facettes, voire par les strates qui les recouvrent – pour mieux les protéger ou mieux les étouffer –, témoignent ainsi de ma vision d’une humanité plus complexe, de valeurs plus nuancées qu’il n’y paraît. Alors que la vie est si simple ! Mais nous avons appris à bien la compliquer...

 

Paris New York Bretagne Sud ou la Suisse ?

Le Sud de la Bretagne, j’y passe mes vacances cet été, c’est une contrée que j’affectionne, puisque je m’y trouve bien même quand il pleut ! ;-) Et j’ai fini par m’y faire des amis...

La Suisse, c’est mon coin de paradis tout le reste de l’année ! Mais de même qu’il n’y a pas qu’un seul Morbihan, la Suisse se décline en de multiples variantes.

 

Si votre vie était un titre de livre, ça serait lequel ?

"Cinquante nuances de Vrai" (si vous me permettez cette légère altération).

 

Une vie sans livres c’est comme …

… un livre sans vie.

 

Est-ce que vous rêvez d’un prix Goncourt ou pas forcément ?

Recevoir le Goncourt, c’est voir votre petite douceur livresque se transformer en un bon gâteau hypercalorique : tout le monde va y goûter, mais il en restera bien peu pour vouloir retenter l’expérience avec vos pâtisseries suivantes...

 

Le livre que vous pourriez lire encore une fois.

La Bible, même si elle compte 66 livres ! Mais bon, tricher avec la Bible, c’était tentant !

 

Votre livre de chevet ressemble à …

…trois livres ! "Faire l’amour", de J-Ph. Toussaint. "Ô vous, sœurs humaines", de Mélanie Chappuis et "La petite Roque", un recueil de nouvelles du Maître, entendez Maupassant.

 

Le premier mot qui vous vient à l’esprit là maintenant ?

Recon-naissance.

 

De quoi parlera votre prochain roman ?

Sept personnes se réveillent à bord d’un petit zinc écrasé en plein désert : elles ne se connaissent pas et ne se souviennent de rien, pas même d’avoir pris l’avion. Privés de nourriture et ne disposant que d’une quantité d’eau limitée, ces étranges survivants s’organisent pour déjouer la mort. Ils sont pourtant loin d’imaginer que ce qu’ils croient subir est bien moins pire que ce qui est en train de leur arriver...

 

Pascal Houmard j’ai été ravie de vous interviewer, je vous pose une dernière question : quelle est votre définition du bonheur ?

Les sourires des tiens avivant le feu de cheminée.

 

J’ai posé beaucoup de questions je vous laisse le mot de la fin 

J’ai beaucoup aimé répondre à vos questions, pertinentes pour chacune d’elles, percutantes pour certaines, pénétrantes pour d’autres. Un grand Merci.

 

Merci beaucoup et belle continuation littéraire.

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